Mercedes-Benz She magazine
Il en existe quelques-uns, oui : les Japonais et les Allemands sont bien organisés, disci- plinés et fiables. Qu’est-ce qui différencie le plus les deux nationalités ? Les Allemands sont plus directs dans leurs propos et leurs critiques. S’il y a un pro- blème, ils le nomment. Au Japon, il faut sou- vent zigzaguer pour arriver à destination. Pourquoi pensez-vous qu’il en est ainsi ? Je pense que c’est une question de valeurs. De la préservation de traditions et certainement aussi de l’importance de garder la face. Vous aimez alterner entre l’Orient et l’Oc- cident... et donc entre deux mondes ? Oui, je me rends à des courses sur tous les continents, je suis bien sûr plusieurs fois par an en voyage d’affaires à Affalterbach, le lieu de naissance d’AMG. J’aime tout cela. J’aime me déplacer, surtout en Allemagne. Est-ce que cela a joué un rôle dans votre choix de carrière ? Pendant les études – c’est typiquement japo- nais – je n’avais pas encore de plan concret. Je savais seulement que je voulais absolu- ment avoir un lien avec l’Allemagne. Après vos études, vous avez donc postulé auprès d’entreprises allemandes... Auprès de certaines très connues et appré- ciées : Mercedes-Benz, Bosch, Siemens… Et Mercedes-Benz vous a donné une chance? J’ai eu la chance de pouvoir faire un stage chez celle que je préférais en secret. J’avais poussé la porte d’entrée, et j’en étais fière. Mercedes-Benz, c’est une super marque. Tout le monde la connaît. Et si on accélérait le rythme ? J’ai trois questions, mais vous n’avez qu’une seconde pour réfléchir à la réponse. Cela vous va ? Bien sûr. Je suis rapide. Sushi ou steak ? Steak. Show à Tokyo Avec son tout nouveau concept de distribution, Mercedes-AMG a ouvert son premier showroom autonome dans la capitale japonaise. mbmag.me/amg-tokio1 « J’adore le franc-parler des Allemands. S’il y a un problème, ils le nomment . » À Tokyo : La gestionnaire de marque d’AMG adore sa ville natale... et son métier. Asami Ueno est constamment en mouvement, prend des décisions au téléphone, s’arrête dans des restau- rants authentiques et se réjouit à la vue d’acces- soires tels que la clé USB sur roues du showroom d’AMG, dans l’arrondis- sement de Setagaya. 150 ou 550 chevaux ? 550. Enfant ou carrière ? Carrière. N’est-ce pas habituel pour de nombreuses femmes au Japon d’étudier, de se marier, d’avoir un enfant puis de l’élever ? C’est exact. Hélas, cela n’a pas beaucoup changé au cours des dernières années. Quand avez-vous décidé de ne pas suivre ce chemin ? Quand j’étudiais, je savais déjà que je mettrais la priorité d’abord sur le travail, puis sur la famille. Bien sûr, j’aimerais me marier et avoir un enfant, mais j’ai le temps pour cela. À la fin de la trentaine, au début de la quarantaine, c’est encore possible, c’est d’ailleurs tout à fait courant en Allemagne. À quand le mariage, à quand le premier enfant ? Est-ce une question que vous entendez souvent ? Au Japon, de temps en temps, en Allemagne, jamais. Comment décririez-vous vos débuts chez Mercedes-Benz ? On m’a soutenue et encouragée. Dans les entreprises japonaises, souvent, les nouvelles recrues commencent en classant des dos- siers et en faisant le café. Chez Daimler, deux autres femmes et trois hommes ont commencé en même temps que moi. Tout le monde était traité de la même façon. Très bien! Comment envisagez-vous votre rôle de manager ? Je me considère un peu comme un pion sur l’échiquier qu’est l’entreprise ; il s’agit de nouveau d’une vision très japonaise. Quel pion seriez-vous ? Le pion, justement, qui est placé par les supé- rieurs là où il réalisera au mieux sa tâche. Lorsque vous êtes devenue gestionnaire de marque d’AMG en 2013, vous êtes devenue la dame, non ? Je continue de me considérer comme un pion. Je me sens bien dans ce rôle. AMG est une marque très masculine... ... Le défi est d’autant plus grand. Septante pour cent de nos clients sont des hommes, et sans l’AMG A 45, cette proportion serait encore plus grande. Bien sûr, au début, je me suis demandé si j’étais la bonne personne pour être gestionnaire de marque d’AMG. Quelles sont vos qualités qui vous rendent convaincante en tant que manager ? Je vais de l’avant, j’écoute, j’innove, je suis attentionnée et sévère, aussi envers moi-même. Quel est votre trait de caractère à l’opposé de la Japonaise typique ? Je suis directe. Si je risque de perdre un client, j’attrape le téléphone et j’appelle l’Allemagne. Heureusement, mes arguments ne tombent en général pas dans l’oreille d’un sourd. Mon franc-parler met mal à l’aise certains de mes supérieurs japonais. Ils me disent à demi-mot: un peu moins d’énergie, je vous prie. Comment réagissez-vous, dans ce cas ? Je suis japonaise, je comprends bien leur scepticisme. Si AMG était un groupe italien ou américain, je ne me sentirais pas aussi sûre de moi. Mais je suis à l’aise avec mes collègues allemands placés à des postes à responsabilités. C’est un grand avantage. Vous considérez-vous comme une pionnière de la nouvelle génération féminine au Japon? Oui et non. Oui, parce que d’autres com- prennent en me voyant que les femmes dis- posent des mêmes possibilités de carrière que les hommes dans les entreprises multinatio- nales. Non, parce qu’à la moitié de la tren- taine, je n’ai ni enfant ni ma propre famille. 54 Mercedes-Benz Mercedes
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