Mercedes-Benz She magazine
vec son front haut, elle ressemble à une peinture de Botticelli : dans les années 90, Amber Valletta figurait parmi le nec plus ultra des top-mo- dèles. Elle défilait pour les plus grands noms de la mode, d’Armani à Versace, et signait des contrats de pub à plusieurs millions de dollars. Aujourd’hui, cette Américaine de 44 ans continue les défilés et prête son visage à des campagnes. Mais elle n’est plus la même. Entre-temps , Amber Valletta est devenue la maman d’un petit garçon et a adopté un style de vie durable : elle conduit une voiture élec- trique, produit du courant avec une installation solaire et utilise des cosmétiques sans pro- duits chimiques. «À un certain âge, on se rend compte qu’il faut vivre selon ses convictions. Je ne pouvais plus simplement continuer à gagner de l’argent dans le secteur de la mode, je devais aussi réaliser quelque chose », explique-t-elle. «Aujourd’hui, mon travail consiste à informer les consommateurs et à persuader les grandes marques d’adopter un comportement plus durable. » Elle passe désormais pour être une des plus grandes influenceuses dans la lutte pour une mode éthique, dénonçant les abus dans la fabrication des textiles, la consommation de masse, mais aussi la réticence de bien des marques à donner l’exemple. « Je parle de tout cela, même si dans le secteur de la mode, beau- coup préféreraient que je me taise », raconte- t-elle. De qui peut-elle bien tenir ses gènes de militante ? De sa mère, qui a par le passé passionnément protesté contre la construction de centrales nucléaires. Elle est aujourd’hui son plus grand modèle. Voici les neuf théories d’Amber Valletta : « Être élégant et cool, c’est avoir une belle tenue qui tient longtemps, qui est recyclable ou à laquelle on donne une seconde vie. » Concentrée Aujourd’hui, Amber Valletta sait ce qui lui tient à cœur. Elles est considérée comme une grande influenceuse dans l’univers de la mode durable. La mode devrait avoir une longue durée de vie. Le secteur de la mode doit changer son fusil d’épaule : elle n’est pas durable. Ce qui compte aujourd’hui, ce n’est plus seulement ce que l’on est, mais aussi ce que l’on porte. Nous avons fait tellement de progrès ces dernières années en matière de production alimentaire. Pourquoi ne pas également veiller à utiliser moins de ressources pour fabriquer les vêtements ? Nous ne devrions pas nous en tenir autant aux ten- dances. L’élégance et le cool, c’est d’avoir une belle tenue qui tient longtemps, qui est recyclable ou à laquelle on donne une seconde vie. Commençons à penser en cycles. L’industrie de la mode détient un pouvoir monumental. Elle peut modifier des sociétés, motiver et inspirer les gens. Chaque année, nous constatons à quel point ce secteur peut être innovant. J’encourage les marques de luxe à collaborer. À réfléchir de façon durable sur ce qu’elles conçoivent et produisent. L’industrie de la mode doit donner l’exemple, ce sec- teur a une influence dans le monde entier. Les modes de fabrication doivent changer. Ce n’est pas qu’une question d’environnement, il s’agit aussi des personnes employées par le secteur de la mode. Nous avons tous vu les images venant du Pakistan, de l’Inde ou du Bangladesh. Il faut garder ces per- sonnes à l’esprit quand on achète de nouveaux habits. Il faut des conventions sociales ou de meilleures conditions de travail dans les usines de vêtements, des salaires corrects. Les conditions hors de l’Europe et de l’Amérique n’évolueront que si nous, les consom- mateurs, prenons davantage conscience de la situation et exigeons des changements. Les marques de luxe doivent devenir exemplaires. Il y a beau- coup de nouvelles marques durables ; c’est une bonne chose. Les marques de luxe ne fabriquent pas de si grands volumes que les entreprises de fast fashion , mais elles créent des tendances dans le monde entier. Elles sont investies d’une responsabilité particu- lière en matière de production et de vente de vêtements. Cela peut faire partie de leur campagne de marketing, sans obligation. Ce qui compte, c’est qu’elles agissent enfin. A Nous avons besoin de conditions de travail équitables. Les entreprises de fast fashion qui produisent la mode bon marché com- mencent à devenir plus durables. Mais le problème principal reste qu’elles produisent beaucoup trop, et souvent de mauvaise qualité. Si elles ralentissaient un peu, augmentaient un tout petit peu les prix et mettaient en place des conditions de travail plus justes, ce serait révolutionnaire ! Une offre réduite crée dans le même temps une demande plus élevée. Tout le monde en profiterait : les entre- prises, qui fabriquent de façon plus réfléchie, les consommateurs, qui achètent de façon plus intelligente, et les ouvriers, qui pourront gagner plus. Et si le prix augmente légèrement, les marges suivent. De plus, des études démontrent depuis longtemps que sur le long terme, une production durable permet d’économiser de l’argent. Nous consommons tous de la mode. Mais nous devrions égale- ment nous informer sur les conditions de fabrication de ces vête- ments et sur les effets de l’industrie du textile sur l’environnement. Beaucoup d’entre nous n’en ont pas encore conscience. Pour que les entreprises évoluent, il faut que de plus en plus de personnes aient une conscience durable de la mode. Nous, les consomma- teurs, avons beaucoup de pouvoir. Il nous revient de décider à quoi et pourquoi nous dépensons notre argent. Ai-je vraiment besoin de cela ? Si je devais convaincre les gens en une phrase pour qu’ils repensent leur consommation, je dirais : demandez-vous si vous n’avez pas déjà assez de beaux vêtements. Cela nous ferait du bien à tous de nous arrêter et de nous demander pourquoi nous voulons acheter quelque chose. J’ai souvent constaté que je voulais compenser quelque chose dans ma vie en consom- mant. Ce serait une belle étape si nous pouvions tous remettre cela en question. Nous achetons tous beaucoup trop de choses. La mode est synonyme de liberté : elle permet d’exprimer sa personnalité, sa créativité. Bien sûr, les femmes doivent pouvoir se sentir bien grâce à la mode, je ne veux gâcher ce plaisir à per- sonne. Mais, de grâce, n’agissons pas au détriment des autres, de la santé ou du bien-être de notre planète. Au bout du compte, nous ne voulons pas seulement être beaux dans nos vêtements, mais aussi avoir bonne conscience en les portant, non ? Des petits pas valent mieux que rien ! Chaque entrepreneur doit se demander : ce que je fais est-il durable ? Qu’est-ce que je vends, et pourquoi ? Je ne veux pas dire par là que chaque entreprise de mode doit tout de suite devenir 100 pour cent « écolo ». Ce qui compte, c’est de travailler de façon transparente et de s’efforcer sans cesse de mieux faire. Elles deviendront alors authentiques, et les gens adorent les marques authentiques ! Amber Valletta, 44, est active dans le domaine de la protection de l’environnement, en plus d’être mannequin et actrice. Elle soutient ainsi l’association de protection des océans Oceana. En 2013, elle a fondé Master & Muse, une boutique en ligne de haute couture durable. L’influenceuse montre sur son compte Instagram les marques les plus belles et les plus durables. Cette partisane de l’électromobilité fait de la publicité pour le Concept EQ de Mercedes-Benz dans le #mbcollective Fashion Story. masterandmuse.com 1 2 3 4 5 6 7 8 9 50 Mercedes-Benz 51 Mercedes Mercedes Juin 2018
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